7 avril 2025

Des gens venus d’ailleurs pour s’enraciner ici – Rhode Rose

S’établir

La municipalité régionale de comté (MRC) d’Abitibi est, depuis toujours, une terre d’accueil.

L’intégration dans cette terre de forêt et d’eau a été animée par une volonté de prendre racine dans un nouveau terreau et de baigner dans un environnement où tout semblait possible. Nous voici dans un cycle florissant de nouveaux arrivants, venus ici pour vivre, s’établir, travailler ou étudier.

Aujourd’hui, nous vous présentons Rhode Rose Agbena Leta, originaire de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo.

Rhode Rose est arrivée au Québec le 21 juin 2023 avec une cohorte d’infirmières recrutées par le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de l’Abitibi-Témiscamingue. Riche de la reconnaissance de son diplôme d’infirmière et de près de 10 ans de pratique à Kinshasa, elle a débuté sa carrière au Québec comme préposée aux bénéficiaires au Centre hospitalier d’Amos. Cette période d’adaptation était nécessaire pour lui permettre de réaliser une intégration des modes de fonctionnement et du langage technique utilisé au quotidien. Rhode Rose a terminé sa formation d’intégration à la profession infirmière avec succès et travaille actuellement comme candidate à l’exercice de la profession d’infirmière (CEPI) aux urgences. Elle est en pleine préparation de l’examen de l’ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) prévu le 25 mars prochain.

L’accent et les expressions du français québécois sont très différents du français, africain ou européen. Elle a dû s’habituer aux expressions utilisées par les patients Québécois; par exemple, avoir mal au cœur ne signifie pas que le patient fait une crise cardiaque. Une nuance assez importante dans l’exercice de la profession d’infirmière. Donc cette première année de pratique a été plutôt intense en adaptation.

Sur le plan social, il y a des mots qu’elle trouve drôles ou sympathiques : c’est le fun, tu peux t’assoir icitte-là, c’est frette, allo pour les salutations, correct, pas correct. Les sacres, c’est drôle. Pourquoi utiliser des mots d’église ? On ne comprend pas pourquoi vous utilisez ça, mais la personne qui eut cette idée est un génie. On peut l’utiliser pour toutes les émotions. « La famille à Kinshasa a senti la différence d’accent. On intègre la langue. Mon fils dit des termes que je ne comprends pas. Ça facilite l’immersion d’avoir un jeune qui s’intègre si bien.»

Il ne faut pas négliger l’adaptation au climat changeant de nos villes nordiques. À l’été 2023, il faisait plus chaud à Amos qu’à Kinshasa. Le plus étonnant, c’est qu’il peut faire très chaud, très froid, ou ces deux climats dans la même journée. Elle trouve cela un peu déroutant.

Son fils, Given, âgé de 17 ans, fréquente l’École secondaire La Forêt. L’intégration a été très rapide pour lui. Il a des amis et participe à plusieurs activités. Amos est un bon milieu pour l’éducation des jeunes, car il y a moins de distraction et on s’y sent en sécurité.

Sa rencontre avec le Mouvement de la relève d’Amos-région (MRAR) s’est faite avant de partir du pays. Ils ont grandement contribué à faciliter l’accompagnement avec le Centre intégré de santé et services sociaux (CISSS) et le cégep et pour le passage d’une grande ville à une petite. « Cette approche nous a séduites. Le MRAR nous a fait découvrir beaucoup d’attraits et d’activités ; le hockey qu’on a aimé, les spectacles au Théâtre des Eskers, le patinage et les autres activités d’hiver. On se sent vivant. »

« Avec le MRAR, on a pu à la fois se familiariser avec notre milieu d’accueil et aussi partager les coutumes, les vêtements, les recettes, les thés et les instruments de musique de notre pays. C’est important de partager sa culture, on se sent moins étranger et ça nous met en valeur. C’est excellent pour le moral. »

Elle ne connait pas tellement la musique québécoise. Elle écoute la radio, donc elle connait Céline Dion et Garou. Elle aime chanter le Gospel. Ses artistes préférés sont: Mike Kalambayi, Moïse Miyeé, Sœur Déna Mouana, Frère Cedre Katambayi. Elle aimerait s’intégrer à la chorale gospel au Centre Chrétien.

Rhode Rose a plusieurs projets en tête. Elle est une bonne organisatrice et réfléchit à un projet entrepreneurial. Tout dépendra de l’avancement qu’on peut avoir ici. Mais ce qui est certain, c’est qu’elle souhaite avoir un impact sur sa génération. « La tranquillité, la sécurité, la quiétude face à l’éducation des enfants, la qualité de vie, un bon travail où on peut se développer, c’est ce qu’on a ici.»

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