11 mars 2025

Des gens venus d’ailleurs pour s’enraciner ici – Redouane Yala

S’établir

La municipalité régionale de comté d’Abitibi (MRC d’Abitibi) est, depuis toujours, une terre d’accueil.

Il y a un peu plus de 100 ans, ce sont les autochtones qui ont accueilli et accompagné des gens de partout. Du Québec, mais aussi d’ailleurs. L’intégration dans cette terre de forêt et d’eau a été animée par une volonté de prendre racine dans un nouveau terreau et de baigner dans un environnement où tout semblait possible. Nous voici dans un cycle florissant de nouveaux arrivants, venus ici pour vivre, s’établir, travailler ou étudier.

Aujourd’hui, nous vous présentons Redouane Yala.

Redouane est originaire d’Alger, en Algérie.

Il est mécanicien automobile. Il est venu en Abitibi grâce à un programme de travailleurs qualifiés sélectionnés par le Québec. Il a fallu plus d’un an entre le dépôt de sa candidature et la réception de son certificat de sélection du Québec (CSQ). « À certains moments, durant cette attente, je me suis demandé si ce n’était pas une arnaque. »

Redouane songeait depuis quelque temps à immigrer dans un autre pays ; « Au Canada, on a accès à de meilleures conditions de vie, un niveau d’études plus élevé et plus de liberté qu’en Algérie. Ici, on peut améliorer nos compétences pour obtenir un poste plus intéressant. Il y a plus de chance d’avancement ici. »

La langue française était son 1er critère de sélection. Le français est sa deuxième langue. L’arabe est sa langue maternelle et il parle également un dialecte local. Son 2e critère de sélection était, évidemment, les opportunités d’emploi et son 3e critère était les droits et la liberté.

Ses recherches l’ont mené vers le Québec, puisque c’est une province francophone, où l’emploi est abondant et où la qualité de vie est exceptionnelle. C’est en Abitibi, plus précisément à Amos, que les résultats de sa démarche l’ont mené. Afin de se préparer, Redouane a consulté des sites Internet pour mieux connaître la population et les activités de la région de l’Abitibi-Témiscamingue et de la Ville d’Amos.

Il est finalement arrivé le 3 juillet 2023 à l’aéroport de Montréal, et le lendemain, sa vie d’Abitibien débutait. Au cours des premiers mois, il a été hébergé au Motel Rêve d’Or, tout près de son lieu de travail, le Garage Tardif.

Malgré le fait qu’il possède de l’expérience en mécanique automobile, des formations obligatoires et des mises à jour sont requises pour être « mécanicien automobile certifié ». C’est donc dans la quiétude de la Bibliothèque d’Amos qu’il a suivi les formations en ligne et obtenu toutes les qualifications requises.

Il qualifie son intégration au travail de parfaite ; « Les directeurs, Sébastien et Claude sont super ! »

Au niveau social, le sport a beaucoup facilité son intégration. Il s’est mobilisé en participant à des parties de football (soccer) en compagnie d’un groupe d’autres immigrants et d’un autre groupe avec des personnes d’ici. Redouane identifie le gymnase de la Polyvalente sous l’appellation « Le stade ». C’est le rapprochement qu’il fait avec les infrastructures algériennes.

Deux fois par semaine, il s’entraine O Gym où il est abonné, en plus de participer aux événements du Mouvement de la relève d’Amos-Région (MRAR). Le MRAR a beaucoup facilité son intégration en proposant des services adaptés à ses besoins et d’autres services plus collectifs, destinés à d’autres personnes immigrantes, migrantes et à toute la population.

Pour permettre l’intégration, il faut à la fois que le milieu s’implique et que la personne immigrante s’engage dans la vie sociale. Il a participé à H2O Le Festival. Il a fait le marathon, volet défi des entreprises. C’est l’équipe du Garage Tardif qui l’a encouragé et lui a permis de s’entrainer durant deux mois et demi. Son équipe s’est classée 6e au 5 km.

Il a apprécié le spectacle du vendredi : Matt Lang et son country entrainant. Avant ce jour, il avait entendu ce genre de musique dans les films seulement.

Redouane apprécie la tranquillité d’Amos et des environs. Il préfère la campagne, les endroits tranquilles. C’est sans doute pour cette raison qu’il a choisi la bibliothèque d’Amos comme lieu de rencontre pour notre entrevue. « La bibliothèque, à cette table-là, c’est tranquille. J’utilisais cet endroit pour mes formations automobiles. »

Parmi les petites mésaventures hivernales : Il s’est fait voler son ordinateur dans sa voiture parce que sa serrure de portière était gelée. Donc elle n’a pas barré ; « Quelqu’un est passé et a volé mon sac avec tout dedans. Il n’a pris que le portable et a jeté le reste devant le bureau du Mouvement de la relève d’Amos-Région (MRAR) qui m’a contacté. Donc on a retrouvé mes papiers importants, mon passeport. Heureusement, c’est arrivé ici, et pas à Alger, parce que je n’aurais jamais retrouvé mon passeport là-bas. »

Il souhaite s’installer ici pour toujours. Il aspire à améliorer sa situation pour fonder une famille, ici. Il aimerait aussi que sa famille (ses parents, son frère et ses deux sœurs) vienne en visite. Il pourrait leur faire connaître les attractions et les différentes saisons : les feuilles colorées en automne. L’hiver en noir et blanc, le printemps tout vert, et l’été avec son alternance de chaleur et de fraicheur.

Merci, Redouane, pour cette belle rencontre.

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