20 février 2025

Des gens venus d’ailleurs pour s’enraciner ici – Roméo Demanou

S’établir

La municipalité régionale de comté (MRC) d’Abitibi est, depuis toujours, une terre d’accueil.

Il y a un peu plus de 100 ans, ce sont les autochtones qui ont accueilli et accompagné des gens de partout, du Québec et aussi d’ailleurs. L’intégration dans cette terre de forêt et d’eau a été animée par une volonté de prendre racine dans un nouveau terreau et de baigner dans un environnement où tout semblait possible. Nous voici dans un cycle florissant de nouveaux arrivants, venus ici pour vivre, s’établir, travailler ou étudier.

Roméo Demanou est originaire de Douala au Cameroun. Mécanicien industriel, Roméo travaillait dans une usine de fabrication et d’embouteillage de boissons alcoolisées. Une agence de recrutement international, mandatée par le gouvernement du Québec, a visité l’usine pour offrir le programme de travailleurs qualifiés pour des emplois au Québec. 

La formation et l’expérience de Roméo et de plusieurs de ses collègues de travail, correspondaient tout à fait pour des emplois à l’usine d’embouteillage d’eau, située à Saint-Mathieu d’Harricana en Abitibi-Témiscamingue.

Pour la petite histoire, j’ai rencontré Roméo pour la première fois grâce à une page de partage et de dons d’objets sur Facebook. Ayant des horaires de travail très chargés, Roméo n’avait pas eu le temps de mettre à jour son profil. Donc, je croyais qu’il était toujours en Afrique. C’est en lui écrivant que j’ai appris qu’il habitait à quatre maisons de chez moi. 

Nous avons donc convenu de nous rencontrer pour que je puisse lui faire découvrir des endroits magnifiques de notre territoire où il pourrait prendre une marche ou faire du vélo, tout en me racontant son parcours. Quand je suis allée le chercher, il m’a fait goûter à sa purée d’avocat camerounaise. Miam !

Nous sommes arrivés à la piste cyclable qui traverse la forêt jusqu’au chemin du cimetière ukrainien en plein événement de « La grande Marche » du défi Pierre-Lavoie, organisé par la Ville d’Amos. Roméo a été très impressionné par les sourires, les décorations, la musique et l’ambiance festive. On nous a donné un « cache-cou » aux couleurs de l’événement et des encouragements pour la marche. Au retour, un café et des collations nous attendaient. Pour une première visite des lieux, ç’a été tout un accueil !

Selon son expérience, le mode de vie camerounais est assez traditionnel. L’entraide, le partage et la connexion avec les produits de la terre sont bien ancrés. Grâce au climat tempéré du Cameroun, les jardins familiaux offrent les épices, les fruits et légumes frais, ainsi que les plantes médicinales. Notre promenade en forêt lui a permis cette connexion avec la nature où l’on a exploré les mousses, les lichens, les feuilles d’érable, les framboisiers et… les chiens domestiques. Peu habitué à voir des chiens en laisse, dressés et toilettés avec leur petit foulard de couleur, Roméo a admiré l’organisation de la société québécoise avec fascination.

Roméo est à Amos depuis seulement quelques mois. Il apprécie la qualité de vie, qui s’exprime par une ville propre et sécuritaire, par des gens souriants et polis, par des services bien structurés et par la proximité de la nature. C’est donc très positivement qu’il présente son nouveau milieu de vie à sa femme et ses quatre enfants qui sont demeurés au Cameroun.

Il ne sait pas encore si sa famille viendra le rejoindre ici. Son neveu Wilfried, le fils d’Aristide, était fraîchement arrivé lors de notre rencontre. Il pourra à son tour bénéficier de l’expérience d’intégration de son père et de son oncle pour travailler, vivre et s’épanouir avec nous.

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