« Mon petit frĂšre a un cĆur pur. Il a toujours rĂȘvĂ© de faire quelque chose de grand pour la sociĂ©tĂ©, ET de rendre nos parents fiers. Il Ă©prouve aussi un amour extrĂȘme pour les hiboux; souvent, il pouvait sâasseoir pendant des heures, la nuit, juste pour enregistrer leurs sons⊠»
Les mots dâAshok, le frĂšre dâAnoj qui habite toujours le NĂ©pal avec le reste de la famille, nous ont touchĂ©s. Ils dĂ©crivent un jeune homme pas comme les autres.
Câest sa fascination pour la nature et en particulier les forĂȘts qui a menĂ© Anoj chez nous, oĂč il dĂ©ploie actuellement tous ses efforts afin de dĂ©crocher une maĂźtrise en Ă©cologie forestiĂšre. Et avec lâaide inestimable de sa coloc et amie malgache Aro, nous avons dĂ©cidĂ© dâĂ©laborer un moment sur mesure pour accueillir Anoj sur le territoire.
***
Une voiture passe dâabord prendre les copains chez eux, provoquant, on le devine, bien des questionnements dans la tĂȘte de notre « cible »!
Tous deux arrivent ainsi au Refuge Pageau, un endroit mythique quâAnoj nâa pas encore eu la chance de visiter. Place aux prĂ©sentations dâusage et Ă lâintroduction de la Responsable des communications du Refuge, Marie-FrĂ©dĂ©rique. Câest avec joie quâelle nous guide vers lâenclos des oiseaux de proieâŠ
InstantanĂ©ment, on sent un grand respect dans le regard quâAnoj pose sur le couple de rapaces devant nous, des grands-ducs dâAmĂ©rique. Une admiration, mĂȘme.
Puis, nous indiquons Ă notre nouvel ami quâun truc lâattend, suspendu tout au bas de la cage des « hiboux gardiens de la surprise »âŠ
Difficile de dĂ©crire toutes les Ă©motions qui dĂ©filent sur son jeune visage, alors quâil dĂ©couvre un message rĂ©digĂ© dans la langue de chez lui par son papa.
LâincomprĂ©hension laisse place Ă lâĂ©tonnement, au choc, Ă lâĂ©motion, Ă la joie profonde, et finalement Ă un : « Mais comment vous connaissez mon pĂšre?! » bien senti!
TrĂšs touchĂ©, il nous explique que tous ces jolis petits caractĂšres expriment lâĂ©tendue de la fiertĂ© du paternel Ă son endroit⊠frissons.
Mais ce nâest pas terminĂ©. Câest que quelques minutes avant notre arrivĂ©e sur les lieux, Marie-FrĂ©dĂ©rique nous a annoncĂ© une grande nouvelle : « On vient dâapprendre que nous libĂšrerons une buse en fin de journĂ©e! Sâil en a envie, Anoj pourrait ĂȘtre celui qui fera le geste⊠»
WOW, quel clin dâĆil de la vie!
HonorĂ© par ce quâil considĂšre un immense privilĂšge, Anoj attend le signal, puis lĂšve le couvercle.
Dâabord un peu hĂ©sitante, la buse prend ensuite son envol! On ne peut sâempĂȘcher de voir aussitĂŽt pas mal de rapprochements entre lâoiseau et lâhumain.
Tous deux ont sans doute dĂ» gravir bien des montagnes pour voler jusquâici. Ils y ont Ă©tĂ© accueillis Ă bras ouverts, puis ont choisi dâouvrir les ailes de leur destin et de tous les possibles dans notre ciel, le ciel abitibien!
-Comment tu as envie de nommer « ta » buse, Anoj?
-Je vais lâappeler EVERESTâŠ
Bienvenue chez vous, Anoj!